Précarité et mobilité : quelques éléments de contexte
Dans le thème résidentiel/logement, le phénomène de précarité énergétique est connu et travaillé depuis plus de dix ans.
Le mécanisme est le suivant : les ménages aux revenus les plus modestes ne parviennent pas à louer la plupart des appartements car ils n’apportent pas suffisamment de garanties aux propriétaires et agences. Ils se trouvent donc contraints à louer des logements en suffisamment mauvais état pour que les garanties demandées soient bien moins importantes. Certains de ces logements sont qualifiés de « passoires thermiques » tant ils sont en mauvais état et mal isolés.
Le cercle vicieux s’amorce alors : ces ménages à bas revenus se trouvent face à des factures de chauffage et d’énergie bien plus élevées que la moyenne. En Angleterre, on considère qu’un foyer est en situation de précarité énergétique quand plus de 10% de ses revenus sont consacrés aux factures de consommation énergétique.
Ce mécanisme bien connu a son équivalent en transport : les ménages aux revenus les plus modestes ne peuvent pas habiter à proximité des centres-villes en raison du coût du loyer important. Ils sont donc repoussés aux périphéries où les loyers sont plus abordables. Cependant, le coût du déplacement vers le lieu de travail fait plus que compenser l’économie réalisée. Là encore, ces ménages fragiles assument des frais de vie plus importants que la moyenne, sur le volet transport cette fois. Cette dépense liée au transport se chiffre en euros, quand il s’agit de l’essence ou du titre de transport en commun, mais également en temps, les trajets constituant une part importante de la journée. Se développe alors une mobilité subie, bien éloignée du modèle de liberté associé à la possession de la voiture individuelle et à la mobilité en général. Ce phénomène est parfois couplé à un travail en horaires décalés, donc avec une possibilité moindre d’utiliser les transports en commun.
Ce phénomène est étudié par quelques chercheurs et fait l’objet de quelques initiatives locales. Contrairement au sujet dans le bâtiment, des actions correctrices à l’échelle nationale ne sont pas encore lancées et tout est à inventer.
Les données statistiques elles-mêmes sont encore à compléter : qui sont les populations victimes de ce type de mécanismes ? Dans quelles proportions leurs budgets temps et argent sont-ils impactés ? A suivre…
C'est bien connu que ceux qui n'ont pas d'argent payent le plus cher. C'est comme ca pour tout, la location d'un appartement, un emprunt en banque, un decouvert en banque, la sante en ayant une mutuelle minimale, etc...
Rédigé par : option digitale | 25/08/2012 à 18:57