AMI Chaînes logistiques et mobilités occasionnelles des personnes @ADEME
Ce second Appel à Manifestation d'Inrérêt (AMI) porte sur l’approche intégrée des chaînes logistiques et des systèmes multimodaux de mobilité des personnes et des marchandises, autrement dit sur des systèmes complets de mobilité où pourraient converger les problématiques liées tant au transport de personnes que de marchandises, en particulier en matière de partage des données et de gouvernance. Pour les voyageurs, elle concerne des mobilités occasionnelles et non plus quotidiennes, liées par exemple à l’accès à des services de santé ou à des loisirs, des déplacements professionnels.
Il s’agit surtout, en tenant compte des infrastructures existantes, d’appréhender ces systèmes intégrés pour mieux les optimiser en termes de services rendus, mieux définir les besoins d’évolution des infrastructures (de transports, d’échanges) en les rendant plus intelligentes et communicantes, en développant de nouveaux outils et de nouvelles méthodes pour mieux gérer le système, et en se plaçant à différents points de vue (citoyens, ménages, entreprises, chargeurs, transporteurs, opérateurs, logisticiens, collectivités territoriales, Etat). Par exemple, les progrès pourraient porter sur les modes d’organisation, les usages et les comportements, les structures logistiques ou encore les modes de tarification. La capacité à résister aux chocs énergétiques ou économiques à venir, la robustesse et la résilience pourraient être des objectifs importants de ces futurs systèmes de mobilité pour les biens et les personnes.
Cet AMI présente une occasion unique de préparer nos territoires, nos industries, et nos activités aux évènements qui se présentent : rareté des ressources énergétiques, rareté des matières premières, rareté des ressources financières. Nous sommes contraints à faire beaucoup mieux avec ce que l'on a, à utiliser beaucoup mieux les investissements du passé (infrastructures existantes), à mutualiser beaucoup plus les véhicules en circulation.
Deux axes sont proposés dans cet AMI : un axe opérationnel (chaîne logistique, mobilité des personnes) et un axe transversal (cohérence des systèmes de gouvernance et adéquation des offres aux besoins).
Les enjeux des projets couverts par cet AMI sont d’assurer :
1) De façon opérationnelle :
- la performance des systèmes de transport et de logistique dans leur globalité, intégrant l’organisation fonctionnelle des différentes entreprises pour améliorer leurs performances et ainsi dégager de nouvelles possibilités. Les solutions ou systèmes envisagés pourront s’appuyer sur le déploiement de nouveaux indicateurs (environnementaux, énergétiques, économiques) pour mieux sélectionner les solutions de mobilité, mieux choisir l’implantation logistique, mieux quantifier les bénéfices environnementaux de ces choix et mieux communiquer autour de la performance en direction de tous les acteurs (consommateurs, industriels, chargeurs, transporteurs, logisticiens, etc.)
- la mobilité occasionnelle des personnes, correspondant aux déplacements personnels et professionnels sur longue distance, incluant également les déplacements liés au tourisme et aux grands évènements.
Des innovations couplant mobilité et immobilité, tiers lieux et évolutions des organisations d’entreprises pourront être expérimentées.
2) De façon transversale :
- la cohérence des différents niveaux de gouvernance des systèmes de mobilité pour les biens et les personnes, pour un même niveau institutionnel (local, national, européen) et entre les niveaux.
- l’adéquation entre les solutions de mobilité ou les organisations logistique d’une part, et les besoins des utilisateurs finaux (particuliers, entreprises, collectivités) d’autre part. La satisfaction des besoins des différents utilisateurs sera particulièrement prise en compte. Cette adéquation implique un accès aux données influentes et l’existence d’outils d’aide à la décision pour adopter de nouvelles solutions. Ceci nécessite également de connaître les différentes catégories d’utilisateurs et leurs spécificités pour faire correspondre les produits ou services adaptés.
Des approches intégrées portant simultanément sur les systèmes de logistique et la mobilité des personnes peuvent permettre d’identifier des synergies, notamment au niveau des données, et des économies d’échelles, mais également de réaliser des arbitrages entre transports de marchandises et transports de personnes pour l’usage de certaines infrastructures, leurs implantations et l’affectation des ressources énergétiques.
Les projets ont donc pour objectif d’explorer les liens unissant le fonctionnement de la société civile (besoins à satisfaire des clients finaux) et les solutions de mobilités et de logistique, pour développer et intégrer les meilleures solutions de mobilités grâce à un optimum entre « besoin, mobilité, organisation » des activités.
Les travaux de recherche, ainsi que les démonstrateurs et expérimentations pourront combiner tout ou partie des innovations intégrant les champs décrits ci-après. Une attention particulière sera accordée aux projets construits dans une logique multicritères, (coût, pollution, énergie, congestion…). Il est proposé d’innover notamment dans les domaines suivants :
- Constituer, assurer la disponibilité et la maintenance de nouvelles bases de données de connaissance et, le cas échéant, créer de nouvelles données stratégiques, sur la mobilité de personnes et la logistique (pollutions, taux de remplissage des véhicules, émissions de CO2 par véhicule, par tonne.km ou par colis par exemple). Ces nouvelles bases recensant les données les plus influentes devraient être ouvertes et partagées ; elles permettront, d’une part, de mieux comprendre les flux réels et, d’autre part, de concevoir des produits/services adaptés aux besoins. Ce travail pourra se faire en lien avec l’action nationale Etalab ;
- Exploiter ces bases de données (connaissance en temps réel des horaires de tous les modes ou contenu carbone d’un produit par exemple), pour développer des assistants numériques destinés à faciliter le choix des acteurs (usagers, consommateurs, industriels). Ces travaux devront être marginaux en termes de budget et d’implication des acteurs au regard du projet complet.
- En cohérence avec les besoins à satisfaire, en particuliers ceux des clients finaux, développer et expérimenter des outils experts d’aide à la prévision et à l’organisation des mobilités ou des systèmes de transport et de logistique : investissements dans les infrastructures, localisation de l’habitat ou des locaux, optimisation de l’utilisation des transports publics ou de la circulation, etc. Ils seront personnalisables et conçus pour s’adresser à tous les acteurs, publics, privés, ménages, entreprises, et collectivités. Ces outils pourront également s’intéresser en amont à l’organisation des entreprises ou aux activités des ménages, l’objectif étant d’identifier les pistes d’optimisation pour une meilleure adéquation aux diverses solutions de mobilité.
Ayant intégrés plusieurs innovations, les projets attendus porteront principalement sur des démonstrateurs et des expérimentations :
- De nouvelles chaînes logistiques plus adaptées aux besoins, efficaces énergétiquement, plus adaptables à des changements de contexte imprévus, plus ouvertes à des mutualisations entre différents acteurs, permettant des délais d’acheminement globaux satisfaisants. Les indicateurs clés comme le contenu carbone par produit seront accessibles et partagés avec tous les acteurs dont les clients. Ces chaînes pourront intégrer des plateformes logistiques (mono ou multimodales) permettant de maximiser l’usage des infrastructures existantes, de nouvelles organisations mutualisées, mettront en oeuvre des véhicules adaptés à chaque mission et mieux remplis, des interfaces entre modes optimisées (grâce à des équipements de manutention adaptés) et des systèmes d’informations intelligents.
- De nouvelles solutions de mobilité occasionnelles (ou « d’immobilité ») pour les personnes devront apporter des innovations (couplage coordonné de plusieurs modes, économie du partage, tarifications dynamiques en fonction des usages, …) permettant de connaître et de réduire les besoins de ressources (énergétiques, économiques, matières premières). Ces solutions devront être interopérables, duplicables dans d’autres territoires, d’autres configurations, donc suffisamment ouvertes pour être connectées aux autres solutions de mobilité. Elles permettront ainsi de construire des systèmes de mobilité multimodale fluide répondant parfaitement aux besoins des utilisateurs.
Feuille de route :
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