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Le choc à venir entre industrie automobile et industrie numérique - Les transports du futur

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10/09/2012

Le choc à venir entre industrie automobile et industrie numérique

L'industrie automobile a choisi de concevoir, développer et commercialiser des produits qui s'adaptent à tous les territoires, tous les usages, et tous les clients. Après une formation simple (le permis de conduire), le même véhicule peut être mis entre toutes les mains. Ainsi, il a été choisi d'optimiser uniquement le véhicule. Cette stratégie "enveloppe" a atteint clairement sa limite. Devant la complexité quotidienne de nos déplacements, toutes les innovations placées dans le véhicule seul ne sont pas suffisantes; il convient d'optimiser dès le départ le véhicule et le conducteur dans son contexte. Et paradoxalement, il est désormais probable que la meilleure optimisation consistera à supprimer le conducteur ...

Plusieurs articles ont été rédigés sur le basculement que provoquera l'arrivée des cybercars à la fois pour les constructeurs, mais également pour les opérateurs de transports publics, car cet objet permettra de réaliser des services inédits. Plus que tout, cet objet assurera simultanément des bénéfices individuels et collectifs facilement compréhensibles qui accélèreront les changements de comportement (voir les articles rédigés sur la notion d'holoptisme). L'objectif est ici de présenter la stratégie d'un acteur du numérique, Google, et de souligner la nouvelle bataille en cours dans le domaine des cartes qui révèle l'importance de maîtriser cette représentation du monde physique.

A l'opposé des industries automobiles, Google a choisi de s'intéresser aux usagers qui utilisent les véhicules, et aux contextes dans lesquels circulent les véhicules. Ce double niveau de compréhension est actuellement en train d'être alimenté par de puissants algorithmes nourris de milliards de données.

 

Google est simplement en train d'indexer le monde physique

Après avoir indexé le web pour permettre une recherche et le développement d'outils comme la traduction ou la publicité, Alexis Madrigal nous explique dans cet article que Google indexe le monde physique. En utilisant les véhicules Street view et les images qui sont générées, Google extrait les panneaux de signalisation, les informations pour les ré-intégrer dans les "cartes". Le monde physique va être "interpénétré" par l'information (Ajouter à cela les Google glass ...). La complexité du monde est donc stocké, répertorié pour être géré par une prochaine génération de robot. La place centrale occupée par les cartes est actuellement révélée par les combats que se livrent les géants numériques : Apple, Google et Amazon.

Us_signage
En parallèle, Google accède également aux usages réels des objets (ce qu'aucun constructeur n'est capable de faire à grande échelle aujourd'hui). Utilisant les millions de smartphone équipé de système Android, les flux sont appris, les trafics deviennent prédictifs, comme le montre aussi cet exemple pour des vélos.

 

La stratégie "indexation du monde physique" se structure en 3 étapes :

  1. Connaissance du contexte, de l'environnement, des territoires : Google map, Street view, Google glass,
  2. Connaissance des usages réels, des clients : Google trafic, Google glass
  3. Mise en forme des besoins pour développer des robots : Google car

La 3ème étape peut alors se déployer en s'appuyant sur une connaissance des réseaux routiers, des infrastructures et des usages réels : le robot roulant, voiture automatisée, dont les caractéristiques sont détaillées dans cet article. Les services de mobilité réalisés avec ces objets roulants sont le prolongement des services de covoiturage, autopartage, libre service actuels. Mais la connaissance étendue des besoins et des territoires permettra d'optimiser massivement ces flux, de mieux gérer les ressources rares (énergies, matières et infrastructures).

Les cybercars pourront à leur tour produire de nouvelles données permettant de mettre à jour les connaissances sur les territoires et les usages. Une courbe d'apprentissage placera alors ces acteurs industriels dans une situation inédite. Et si Google développait les cybercars pour indexer le monde, la réserve de mobilité créée étant un co-produit ?

Ce robot modifiant la relation avec l'objet voiture, changera profondement la façon dont nous nous déplacerons. Organisés en cohorte sur de larges territoires, il fera disparaître les frontières entre la voiture particulière et le transport collectif. Simplifiant la complexité, il apportera aux usagers des bénéfices individuels et collectifs en rupture avec les tendances actuelles, et pourtant il y aura toujours des "voitures". La valeur se sera déplacée.

 

Commentaires

Pourquoi ne pas plutôt/aussi/avant créer une interface qui permettrait aux chomeurs de réaliser ces "services inédits" en conduisant eux-même la voiture?

Pourquoi ne pas plutôt développer tout simplement des véhicules UMEIC :
Ultra Mobile Etroit Inclinable Carrossé ?

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