Innovations, Seniors, Pollution et Cybercars
Cet article a été rédigé avec l'aide de Bertrand Duflos.
Mon premier est à la pointe de l'innovation et met tout en oeuvre pour le rester. Mon second possède la plus forte densité de centenaire et préfigure la population européenne dans 20 ans. Mon troisième a vu sa qualité de l'air se détériorer dans toutes les principales mégalopoles. Ces trois pays sont très différents mais ils ont tous les trois de très bonnes raisons de faire rouler des véhicules sans conducteur.
Le premier a déjà compris qu'en faisant rouler des cybercars, il allait maintenir son avance et "aspirer" les entreprises les plus innovantes dans ce domaine. Se faisant, de nouvelles lois, de nouvelles techniques et de nouveaux métiers seront inventés là bas et pas ailleurs. La MétaNote N°20 décrit les principaux risques et opportunités de cette Chimère.
Le troisième vit une expansion inédite dans l'histoire de l'humanité. Cette croissance se base sur des énergies fossiles et des mobilités réalisées par le couple automobile/camion. Les pollutions des eaux et de l'air atteignent des niveaux bientôt inacceptables. Dans tous les cas, cette pollution questionne directement la compétitivité et la santé des citoyens. Structuré autour d'une gouvernance centrale puissante, cet acteur peut décréter rapidement que les centres villes ne sont accessibles que par des véhicules sans conducteur avec plusieurs personnes à bord pour réduire la congestion et les pollutions.
Ces trois pays ont tous de bonnes raisons à voir se développer des véhicules sans conducteur. Ils représentent à la fois des marchés énormes, des terrains d'expérimentation à réplication planétaire, et de formidables ressources en matière de compétences technologiques.
Ces trois pays sont les seuls à ne pas avoir signé la convention de Vienne obligeant les véhicules à rouler avec un humain derrière le volant : "Tout véhicule en mouvement ou tout ensemble de véhicules en mouvement doit avoir un conducteur.". En conséquence, Les Etats-unis, la Chine et le Japon se positionnent dès maintenant à la fois comme les principaux terrains de jeux des multinationales, mais également comme les principaux acteurs de ces futurs systèmes de mobilités.
En s'engageant les premiers dans cette voie et en réduisant les barrières permettant de rapprocher les entrepreneurs des utilisateurs, ces trois pays vont explorer et apprendre dans l'action. Même si plusieurs fabricants de véhicule autonome émergeront, il est probable qu'une seule plateforme mondiale ne domine la gestion des cohortes de robots, et n'offre une multitude de services de mobilités. A votre avis, sera-t-elle européenne ?
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