EDAG présente à Genève un véhicule électrique. Un de plus. Pas vraiment. Ce véhicule pourrait préfigurer l’avenir de l’automobile. Conçu uniquement pour s’intégrer dans des services de mobilité comme l’autopartage, la location courte durée, éventuellement le taxi partagé, ce véhicule électrique doit donc être vu comme, à la fois, une solution de transport public individuel et privé collectif. Mais ce véhicule n’est rien sans une remise en question de toutes les interfaces. Les infrastructures de recharge, la gestion de l’énergie associée, le système de réservation/localisation/paiement utilisant les TIC, la capacité de le partager simplement sans problème d’assurance, les modèles économiques pour en favoriser le développement dans tous les territoires (denses ou ruraux), pour tous les citoyens consommateurs, tout doit être considéré. Le véhicule n’est plus qu’une commodité. La chaîne de valeur s’étend dans d’autres domaines, s’ouvre à d’autres acteurs.
De la même façon, Vélib présente une innovation en matière de mobilité urbaine. Mais là encore, les ruptures viennent des infrastructures (et notamment leur disponibilité en nombre et répartition), des TIC permettant des changements d’usage et du modèle économique. Le vélo, lui, n’a rien d’innovant ; il est même pour les cyclistes un mauvais vélo : lourd et peu maniable. Personne n’achèterait le vélo de Vélib et pourtant tout le monde l’utilise. Les changements d’usage générés par le service complet Vélib sont « supérieurs » aux concessions faites sur l’objet (qui est « inférieur » à un vélo standard). Ainsi le passage de l’objet (véhicule) aux services (de mobilité) conduit à revoir totalement les caractéristiques de l’objet, permettant notamment de réduire les coûts (investissement et usage) et d’améliorer l’efficacité énergétique. Les véhicules intégrés dans des services devront donc être conçus pour cela.