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Robotisation, automatisation des véhicules en 2020. Qui sera le Patagonia de l'automobile ? - Les transports du futur

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09/09/2013

Robotisation, automatisation des véhicules en 2020. Qui sera le Patagonia de l'automobile ?

Patagonia expérimente le futur de l'automobile (lire les MétaNotes N°14 L'avenir de l'automobile). La marque propose à ses clients de moins consommer, de moins acheter ses produits, de les réparer, de les échanger.   

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Pur marketing pour certains, tout simplement une question de survie pour d'autres. Ayant compris que rapidement, l'entreprise devra s'organiser pour proposer des produits "beauxbons et vrais" (lire l'origine du concept), Patagonia préfigure sans doute l'avenir du commerce de biens industriels. avec l'arrivée promise de nouveaux types de véhicules autonomes, les chaînes de valeur des mobilités vont être bouleversées ouvrant d'immenses opportunités et de grands risques.

Le point de bascule : le niveau 4.

D'un coté, il est, déjà aujourd'hui, possible d'imaginer des mobilités multimodales dans lesquelles la possession personnelle du véhicule se réduit. De plus en plus de ménages, de personnes, ne s'équipent pas, tout en utilisant une automobile louée, partagée, échangée, ... Progressivement ces mobilités deviennent agréables, efficaces, économiques, connectées. L'expérience s'améliore, et elle ne cessera de s'améliorer. 

De l'autre coté, des promesses de plus en plus nombreuses sont faites par les constructeurs automobiles. Après Nissan, Daimler a annoncé commercialiser des véhicules autonomes en 2020 (lire également La classe S et si c'était déjà un cybercar). Valéo vient de s'associer à Safran pour développer des produits/services dans ce domaine. Et cet été, Google poursuit ses développements avec des partenariats comme Continental. La chimère du cybercar va devenir réalité avec un point de bascule clairement positionné : la robotisation ou l'automatisation. la NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration, USA) vient de proposer 4 niveaux pour décrire le niveau de décisions/actions des cybercars, et propose également des actions pour expérimenter, progresser dans le domaine.

La robotisation (niveau 0 à 3) consiste à rendre automatique de plus en plus de phases de conduite pour permettre au conducteur de faire "autre chose", ce qui sous-entend qu'il a "mieux à faire". Mais le conducteur reste présent, il est également, dans cette vision, l'acheteur de l'automobile. La voie "robotisation" ne change pas le modèle d'affaire, elle prolonge l'histoire de l'automobile. Elle aura lieu.

L'automatisation (niveau 4) consiste à rendre le véhicule totalement autonome. Elle permet, je cite la NHTSA "This includes both occupied and unoccupied vehicles", de faire circuler des véhicules sans conducteur. Il s'agit là du point de bascule. Sans conducteur, il n'y a plus unicité entre l'acheteur et le conducteur, et si l'acheteur change et le modèle d'affaire aussi. Tous les acteurs industriels engagés aujourd'hui dans ces objectifs "véhicules autonomes en 2020" n'ont pas les mêmes atouts, compétences, intérêts. Ce point de bascule sera donc une zone de combat compte tenu des enjeux et des marchés. Plusieurs articles tentent de décrire ces jeux d'acteurs (lire  Nos systèmes de transport et la révolution numérique, le choc à venirTout va plus vite que prévu).

Que ferait Patagonia avec des cybercars ?

Nous l'avons vu (lire la MétaNote N°17 : la révolution numérique et la fin de l'automobile), "La technique se présente bien comme une matrice ontophanique, c'est à dire un moule phénoménologique, produit par la culture et l'histoire, dans lequel se coule notre expérience du monde possible". Ainsi à chaque système technique correspond une matrice ontophanique du réel.

La mise en oeuvre dans nos territoires de "véhicules autonomes portés par des outils numériques conçus pour offrir des multimodalités fluides temps réel à forte expérience" va véritablement créer une nouvelle matrice ontophanique du réel. Nous ne verrons pas nos déplacements, nos rencontres, donc nos activités de la même façon. Ce "méta-système de mobilité" ouvre donc des possibles inédits vers le beau, le bon, le vrai.

Nous sommes en 2020 : "Les voitures autonomes existent et elles ont permis l'émergence d'une offre de multimodalité intégrale dans tous les territoire. La possession d'un véhicule se marginalise progressivement d'abord dans les territoires denses, puis partout. Le parc de véhicule diminue fortement puisque qu'il a été constaté qu'un cybercar remplace 5 voitures tout en offrant plus de services, de confort, et une meilleure expérience notamment connectée. Le métier de constructeur automobile "traditionnel" n'existe plus sauf dans le très haut de gamme."

Esquissons ces qualités dans le domaine des véhicules et des services de mobilité :

  • Le beau : L’objet véhicule s’intègre complètement dans un service obtenu par l’intégration maîtrisée et valorisée du véhicule dans son environnement fournissant à l’utilisateur une expérience à haute valeur ajoutée, contextualisée et adaptée à chaque besoin. L’objet est « révélé » dans la pratique. Cette expérience est partageable avec les autres, les véhicules sont progressivement dépossédés, ouverts [Google] ou au contraire totalement conçus pour un environnement fermé [Apple].
  • Le bon : Les solutions de mobilité sont de plus en plus performantes, elles maximisent l’usage des matières premières (dont les produits fossiles), des infrastructures existantes (investissements) et de notre temps (intégration multimodale, connectivité). L’économie circulaire est totalement intégrée au mode de conception des objets et des services, ainsi que l’économie de la fonctionnalité en impliquant les utilisateurs dans des processus de co-conception avancés. Les mobilités sont progressivement apprises, modélisées et des optimisations sont proposées au niveau local.
  • Le vrai : Les objets, dont les véhicules, mais également les services, comme l’autopartage par exemple, sont totalement caractérisés en matière de performances environnementales, économiques et sociales. Les coûts et les bénéfices sont établis, partagés en toute transparence à tous les acteurs, permettant d'améliorer fortement la réplicabilité. Les émissions polluantes et la consommation, par exemple, sont totalement connues en usage réel ; ces informations sont disponibles, utilisables pour sélectionner les meilleurs objets en fonction des contextes. Les usagers participent largement à la qualification de ces indicateurs.

Pour se préparer à ce futur possible, à faible probabilité diront certains, mais à très fort impact si il advient, ne faudrait-il pas dès aujourd'hui se mettre en situation de dire à ses clients : "N'acheter pas cette automobile". Et pour cela, former des équipages pour explorer ce futur (lire Quel équipage explore aujourd'hui votre avenir ?), et devenir au plus vite le Patagonia de l'automobile (lire Light Footprint Strategy) à la croisée des économies de l'expérience, de la fonctionnalité et collaborative (lire la mutation du secteur des transports à la croisée des 3 économies).

 

Commentaires

Demain sera ce que nous déciderons collectivement d'en faire. Toutefois, dans cette matière également, certains sont plus égaux que d'autres et ont une capacité accrue à influencer nos décisions collectives.
Nouvelle forme de tyrannie ? l'histoire montre que les différentes formes de tyrannies ne peuvent se développer que sur l'ignorance et la pauvreté ...
Il est donc salutaire de continuer à "tirer" nos concitoyens vers le haut :):)

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