Matières premières, grands changements et nouvelles faiblesses
Diversification énergétique, nouvelles technologies, des changements majeurs sont en cours visant à recourir à d'autres sources d'énergies, à utiliser de nouvelles ressources pour de nouveaux produits. Cette course vers, notamment, moins de pétrole, plus de biomasse, et plus de terres rares, conduit également à augmenter la complexité du système.
Inconnus du grand public, les métaux issus des terres rares (déjà abordés dans ce blog, voir ici) sont aujourd'hui essentiels aux produits high-tech comme certains aimants ou des catalyseurs. Un éclairage de Massimo Prandi, journaliste Matières premières :
Les terres rares, comme le lithium deviennent stratégiques pour les acteurs économiques et pour les états. Concernant l'énergie, la Norvège, riche pays pétrolier, vient simultanément :
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de donner un milliard à l'indonésie pour stopper la déforestation liée à la production d'huile de palme,
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de conclure un accord avec la Russie pour ouvrir de nouvelles zones maritimes à la prospection pétrolière et gazière dans le Grand Nord, rendu accessible par la fonte de la banquise, leur permettant de se placer comme futur Hub maritime.
L'accord frontalier avec la Russie ouvre une nouvelle zone, grande comme un cinquième de la Norvège, à la prospection, plus proche des côtes que Chtokman. Du côté norvégien, la réglementation environnementale impose des années d'études avant de commencer l'exploration. Et les Russes ne possèdent pas la technologie pour se lancer seuls dans l'aventure de leur côté de la frontière maritime, ce qui laisse imaginer quelques marées noires polaires ...
«Cet été, autre première, un pétrolier partira de Varandey, du Grand Nord russe pour livrer l'Asie du Sud-Est». Un transport de minerai de fer est aussi prévu en partance de Kirkenes vers la Chine. «La fonte de la banquise est beaucoup plus rapide que prévue», poursuit Thomas Nilsen.
La route du Nord-Est pourrait faire gagner aux navires entre 14 et 20 jours de mer, par rapport à celle du canal de Suez. «Le temps de parcours Rotterdam-Yokohama pourra être raccourci de 40%», affirme le secrétaire d'État norvégien aux Affaires étrangères Erik Lahnstein.
Rune Rafalesen, directeur du Secrétariat de Barents, voit Kirkenes, seul port en eaux profondes de la région, devenir un «hub» maritime pour exporter l'or, le cuivre, le nickel ou la bauxite dont regorgent les sous-sols norvégien, finlandais et russe. Mais armateurs et assureurs jugent encore la route du Nord dangereuse et coûteuse. Elle ne deviendra pas une autoroute maritime avant dix ou vingt ans. L'exemple de la Norvège est intéressant, nouvelle "position géographique" avec des conséquences sur la logistique mondiale, donc des facilités d'exportation de "nouvelles futures" matières premières "décongelées par le réchauffement climatique".
Simultanément dans les plaines d'Ukraine, des compagnies privées s'installent pour remettre à neuf les installations soviétiques et produire, sur l'un des derniers greniers à blé, des céréales à usage alimentaire et éventuellement énergétique. Tiré du site d'Agrogénération, la FAO (Food and Agricultural Organization) et l'OCDE s'accordent à dire que la production agricole devra augmenter de 70% d'ici 2050 pour subvenir aux besoins croissants de la population. Cette forte augmentation s'explique principalement par 3 facteurs :
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Une augmentation de 30% de la population mondiale, +2,3 milliards de personnes entre 2009 et 2050
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Une modification des habitudes alimentaires de la population des pays en développement et notamment une augmentation de la consommation de viande. Cette transformation diminuera la quantité de céréales disponibles par habitant puisqu'il faut en moyenne 7kg de céréales pour produire 1kg de viande.
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Un développement important des débouchés non alimentaires des productions agricoles notamment les biocarburants.
L'exploitation de la biomasse est bien, de nouveau, un enjeu majeur et les marchés sont mondiaux en témoigne avec l'évolution du cour de la pâte à papier qui flambe à près de 1000 $ la tonne.
Cet usage du bois va se marier dans des bioraffineries à des productions énergétiques, comme le montre l'exemple de Stora Enso et Neste Oil. Où seront situées ces bioraffineries ? près de la ressource ? près des marchés ? La répartition des différents produits fabriqués sera-t-elle uniquement basée sur des critères économiques ?
Cette diversification énergétique est nécessaire pour plusieurs raisons, mais elle comporte de nouveaux enjeux, de nouveaux acteurs, de nouveaux risques comme la rouille, champignon parasite découvert en Ouganda qui a conduit la FAO a mettre en oeuvre un suivi sur Google Map de la propagation qui touche maintenant la Géorgie, l'Iran.
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