Le transport de marchandises est le reflet visible de notre mode de vie. Nous sommes ce que nous achetons, ce que nous mangeons. Nous partirons de deux citations de A.Tocqueville et A.Smith pour tenter de comprendre les tendances de fond dans le domaine de la logistique pour les poursuivre en intégrant des innovations venant du numérique.
Je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres. Tocqueville, De la démocratie en Amérique 1835.
« Peu importe que les autres convoitent ce qui ne mérite pas d’être convoité, ce qui compte c’est le regard de convoitise lui-même. C’est de ce regard que, sans le savoir, chacun est friand ». Reprenant un des pères de l'économie, Adam Smith, et son ouvrage Théorie des sentiments moraux, J-P.Dupuy, dans l’avenir de l’économie, nous rappelle que les agents économiques (nous) croient poursuivre l'utilité (bien être matériel), mais en fait, ils recherchent « le regard des autres », l'approbation. Ce « mensonge collectif à soi-même » est profond, d'autant plus que les agents sont dans l’opacité sur leurs propres motivations et sur celles des autres.
Notre consommation de biens matériels semble être une tendance de fond bâtie sur l’individualisme et un mensonge collectif à soi-même, tout en essayant de réduire les impacts collectifs. Pour répondre à ce « besoin », des professionnels ont développé et industrialisé des processus complexes permettant aux matières premières, puis aux produits intermédiaires et finis, de parcourir des procédés de fabrications industriels devenus mondiaux pour arriver aux bons destinataires. La logistique rassemble ces processus. Quelles évolutions peut-on attendre ?