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Les transports du futur: intelligence collective

135 posts categorized "intelligence collective"

27/11/2013

[Fiction N°5] En 2050, nous serons heureux.

"Vas-y, rajoute une bûche" demande Amandine. Le poële à bois hydraulique s'anime une fois par semaine pour chauffer les 2000 litres des ballons de stockage et fournir chaleur, eau chaude et quelques watts d'électricité pour les serveurs domestiques.

Ce mois de décembre 2050 est particulièrement froid, nous avions réussi à faire mentir les prévisions du GIEC. Nés en 2013, Amandine et Mathieu prennent quelques instants et regardent avec une certaine nostalgie les écrans et les hologrammes de leurs archives numériques récemment stockées sur le serveur domestique local. Cette victoire n'était pas gagnée d'avance, songe Mathieu. Dire que c'était son sujet de thèse de Philosophie en 2033 : "L'accès et la gestion de ses données personnelles peut-elle modifier la structure des collectifs humains ?". Pourtant, la P2P virtual Assembly, dont la P2P foundation avait jeté les bases, avait réussi à faire plier tous les géants marchands du web, les données personnelles ont bien été répliquées sur des serveurs domestiques, locaux, communautaires ou municipaux. Les données reviennent à ceux qui les produisent, permettant de construire une multitude de services citoyens, et surtout de pouvoir développer des algorithmes en autonomie. Ce sujet philosophique et juridique le passionnait. Pour Amandine, cela allait avoir aussi des conséquences énormes, elle le ressentait et en était persuadée.

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15/11/2013

De la P.F.A. à la Plate Forme des nouvelles (im)mobilités

La Plateforme de la Filière Automobile (PFA) a pour objet de définir et mener les actions contribuant au renforcement de la filière automobile française. Elle est composée de représentants des constructeurs, équipementiers, fournisseurs et de leurs organisations professionnelles respectives. La PFA a notamment pour missions de :

  • contribuer à promouvoir et développer toutes activités d’étude dans le domaine automobile au sens large ;
  • représenter l’ensemble de la filière automobile française, en lui permettant de s’exprimer d’une seule voix lorsque le sujet le justifie ;
  • mener toute action de nature à valoriser la filière et à en assurer la compétitivité ;
  • développer une vision claire des grands enjeux de moyen et long terme communs à l’ensemble de la filière, et organiser les actions permettant d’y répondre ;
  • développer l’attractivité de la filière et de ses métiers et orienter sa politique d’emploi, de formation et d’apprentissage ;
  • contribuer aux relations harmonieuses entre tous les acteurs de la filière au travers du Code de Performance et de Bonnes Pratiques et de la médiation.

Cette structure est indispensable mais elle est insuffisante pour se préparer aux mutations en cours (voir plusieurs vidéos illustrant ces mutations). La place de l'automobile dans notre société change. La multimodalité, les services de mobilités, les systèmes de transports intelligents (STI) portés à la fois par les transports "publics" et les transports privés, mais également les dispositifs permettant de réduire les mobilités tout en permettant de réaliser nos activités quotidiennes, toutes ces solutions et les industries associées nécessitent d'être synchronisées, représentées, incarnées dans une "Plate Forme des nouvelles mobilités / immobilités". Les objectifs de cette nouvelle PF pourraient être de :

  • Rendre visible ces acteurs en tant que filière industrielle porteuse d’emplois,
  • Décrire précisement les offres de la filière : produits, services, plateformes, ...
  • Quantifier les richesses de la filière : CA, emplois non délocalisable, territorialisation, exportation...
  • Accélérer et synchroniser les échanges, les rencontres entre tous les acteurs,
  • Construire, afficher et s’engager dans une offre française pour un marché mondial

Le périmètre de cette PF

Cette PF doit adresser toutes les facettes des transports du futur, plus efficients, plus robustes, plus territorialisés. Elle se focalisera sur les 3 champs d'activités suivants pour construire son périmètre d'activité (lire également l'iMaaS) :

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13/11/2013

Changer de mode de transport doit être une conséquence et non un objectif

Chaque jour en France environ 175 millions de déplacement ont lieu. Tous les modes sont utilisés. Ces déplacements résultent d'une organisation des différents "collectifs" impliqués : ménages, entreprises, territoires, ... Pour chaque déplacement, le choix du mode de transport est le fruit d'une réflexion et/ou de multiples contraintes et/ou d'offres et/ou de ressources (matérielles, intellectuelles, ...). Tout ceci est tissé ensemble. Nous (société) avons très peu d'éléments pour comprendre ces liens, ce tissage (lire la MétaNote N°18 Pour une ontologie de la demande). 

Changer de mode de transport apparaît dès lors comme quasi-impossible, ce qui s'observe dans les quelques données obtenues via les enquêtes. Les citoyens n'intègrent pas dans leurs pratiques quotidiennes de nouvelles formes de mobilité parce qu'ils recoivent des informations leur demandant de faire autrement. Ceci n'opère qu'à la marge. Les pratiques de mobilité changent quand il apparaît possible d'expérimenter de nouvelles organisations de ses activités (personnelles et/ou professionnelles) ouvrant de nouvelles possibilités en matière de mobilité. Le projet BMA (Bretagne Mobilité Augmentée) a développé un dispositif et des méthodes permettant non pas de changer les comportements mais de permettre aux collectifs de comprendre l'intérêt qu'ils ont à faire autrement, à choisir eux mêmes les étapes et les solutions, et à conserver dans le temps ces nouvelles pratiques. Concrètement (lire l'article sur le blog du projet BMA):

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Et si la fiction facilitait le passage à l'action ?

Les fictions participent à assouplir nos imaginaires, à nous projeter, à faciliter la création. Ces futurs sont possibles car prolongeant des dynamiques actuelles, mais ils ne sont pas forcément souhaitables. Ces univers ont été conçus pour susciter la réaction, soit pour faire qu'ils se réalisent, soit le contraire. 

L'orateur avait la capacité de décrire des situations, d'engager, de faire comprendre. Puis l'écrivain, et notamment le romancier, réussit à partager des histoires, des univers entiers, et donc des concepts, des théories et des idéologies. Aujourd'hui, de nouveaux métiers s'expérimentent, et bien sûr nous manquons de mot pour en parler. S'appuyant sur la data-visualisation, la gamification, la curation de connaissances, et le storytelling, des pionniers jettent les bases d'une nouvelle forme de narration qu'ils testent et développent en même temps. Ces méta-techniques permettent de rendre compte de problèmes complexes à des collectifs, de les mettre en forme, de les partager, de mieux en parler ensemble, et surtout, elles engendrent intrinsèquement le passage à l’action.

Aujourd'hui ces fictions sont simplement "rédigées", il faudrait qu'elles soient multi-supports (film, jeux, musique...) pour immerger le lecteur "intégralement" dans un Univers complexe. Un jour peut-être.

[fiction N°1] Google Mobility Service, la mobilité vue par Google. Google Mobility Services n'existe pas encore mais progressivement se construit tous les modules permettant de le rendre réel ...

[fiction N°2] L’avenir de l’énergie dans les transports, vu par Amazon. Amazon Energies Services domine la distribution de carburant ... 

[fiction N°3] La surveillance structure nos pratiques de mobilité. Et si les techniques de surveillance conditionnaient nos mobilités quotidiennes ? Bien sûr à chaque technique de surveillance apparaît une technique de camouflage ... 

[fiction N°4] l'Alliance des Glass et des cybercars avait tout changé. Et si les Glass avaient la capacité à produire des flux de données "publiques et partagées" permettant en complément des cartes d'alimenter en connaissances fraîches les véhicules robots ? Ces deux techniques ont donné naissance à l'Alliance.

Quelles sont les vôtres ?

04/11/2013

De l'hyperempire à l'hyperdémocratie

Vous pouvez critiquer les technologies numériques. Elles consomment énergies, matières premières, sont à la mode, donc « périssables ». Elles peuvent nous isoler, nous surveiller, et finalement réduire notre capacité à « faire société ». Pour certains, il est encore question de savoir elles sont « bien ou mal ». Comme si quelqu'un pouvait faire machine arrière, remettre le dentifrice dans le tube. Elles étaient parmi nous, elles sont désormais en nous.

Elles forgent notre perception du monde (lire la MétaNote N°17 La révolution numérique). Elles sont d'une puissance inédite dans l'histoire de l'humanité, pour le meilleur et pour le pire. Il s'agit maintenant de les utiliser du mieux possible, d'exploiter leurs multiples capacités pour mieux comprendre nos problèmes complexes, pour augmenter notre créativité, pour inventer de nouvelles formes d’intelligence collective. Ce n'est pas un hasard si Code For America travaille pour développer un écosystème pour stimuler les innovations civiques, ou plus près, qu'une coopérative intégrale à Toulouse étudie des technologies de partage et de paiement numériques pour mieux échanger toutes nos richesses (lire l'articlen Quelles sont vos vraies richesses ?).

DATA+CURATION+STORYTELLING

Maintenant qu'elles sont massivement utilisées et distribuées, ces techniques engendrent de nouveaux métiers, de nouveaux concepts, de nouvelles représentations du monde et de nous-mêmes (Lire l'article sur le livre l'être et l'écran). L'orateur avait la capacité de décrire des situations, d'engager, de faire comprendre. Puis l'écrivain, et notamment le romancier, réussit à partager des histoires, des univers entiers, et donc des concepts, des théories et des idéologies. Aujourd'hui, de nouveaux métiers s'expérimentent, et bien sûr nous manquons de mot pour en parler. S'appuyant sur la data-visualisation, la gamification, la curation de connaissances, et le storytelling, des pionniers jettent les bases d'une nouvelle forme de narration qu'ils testent et développent en même temps. Ces méta-techniques permettent de rendre compte de problèmes complexes à des collectifs, de les mettre en forme, de les partager, de mieux en parler ensemble, et surtout, elles engendrent intrinsèquement le passage à l’action. 

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29/10/2013

Les nouveaux dispositifs d'innovations collectifs

Rassembler un écosystème étendu, hétérogène, pluriel, avec de nombreuses contraintes industrielles et économiques, des histoires et des modes de pensées. Lui donner les conditions de se rencontrer, de se sentir en tant que groupe. Sans modifier les spécificités individuelles, lui permettre de faire émerger une conscience collective, une émanation du tout, à la fois supérieur à la somme des parties et inférieur. Accéder à une sensation d'holoptisme.

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Individuation, chacun reste expert d'un domaine et joue son rôle, et Reliance, capable d'écouter et ressentir le collectif pour ajuster son action individuelle pour maximiser le bien commun. Accompagner le collectif en l'inspirant, en l'alimentant de concepts, d'idées, de récits, d'histoires racontés par des passionnés dont le seul objectif est de transmettre le goût de l'action, les valeurs du beau-bon-vrai, et la reconnaissance des multiples richesses des projets et des personnes. Permettre à tous de s'engager. Intégralement.

Bien évidemment rien n'est écrit à l'avance, ni les objectifs, ni les chemins. Pour être en création, les pionniers du collectif deviennent sensitifs entre eux et avec l'équipe qui les accompagne. L'itération et l'adaptation sont permanentes, rien n'est figé. Le dispositif permettant de conduire ces mutations est complexe, au sens de "complexus, tisser ensemble" : Technique de narration d'une histoire et d'intervention basée sur TED, maîtrise des outils numériques et des réseaux sociaux, utilisation en temps réel d'outils de fouille de données et d'analyse sémantique, processus de créativité, mise en situation d'holoptisme d'un collectif, méditation et maintient des énergies dans le groupe pendant plusieurs jours. Le laisser se libérer de ces modes de pensées historiques, lui permettre d'inventer d'autres concepts, d'autres mots. Ne juger personne, et faire émerger une profonde et intégrale expérience d'humanité.

Nous sommes à la veille de dynamique collective inédite par leur capacité de penser en rupture. Des pionniers (CIRI, NodA, La FING, Gunther Sonnenfeld, P2P FoundationIn Principo, Colligence, ...) sont en train d'inventer ces nouveaux dispositifs. Il ne tient qu'à vous, qu'à nous de les utiliser. 

Je suis les liens que je tisse avec d'autres. ", Albert Jacquard.

 

21/10/2013

MétaNote 18 - Pour une ontologie de la demande(s) de transport

Les offres de transport se comprennent facilement, ce sont des moyens mis en œuvre pour se déplacer. Il y a des industries qui conçoivent, industrialisent des véhicules, d'autres les opèrent, d'autres assurent le déploiement conjoint des infrastructures de distribution d'énergie (carburant), d'autres des infrastructures pour les faire circuler (routes), pour les stocker (parking), d'autres enfin mettent en œuvre des solutions pour prélever des taxes visant à financer partiellement le système. Il n'y a pas besoin d'expliciter longuement, tout ceci se comprend. Nous avons déployé à la fois les industries et les concepts pour en parler.

Aujourd'hui, les experts, mais surtout les « non experts », constatent et déclarent que le « toujours plus d'offres » ne permet pas de répondre aux conséquences générées par ces mêmes offres. Cette fuite en avant des offres n'est pas tenable. Tout le monde le sait. Tout le monde le vit. Tout le monde le ressent.

Ni les finances publiques, ni les finances privées, ni les progrès technologiques, ne permettent de produire un discours crédible et souhaitable d'une mobilité à venir performante, citoyenne, équilibrée. Il est  alors question de faire évoluer la « demande », de « modifier » les comportements, soit par une communication engageante, soit par des incitatifs (récompenses), soit par de nouvelles taxes (contraintes). Et là, constatons que nous manquons cruellement d'ontologie pour échanger, partager, débattre, et donc construire les solutions à mettre en œuvre du côté de la « demande », dans toutes les dimensions : technique, politique, sociale, mais aussi systémique.

« La demande » ne s'industrialise pas, elle n'est pas unique, elle réagit de multiples façons à des contraintes, des récompenses, des incitatifs, des sollicitations, des produits, des services. Elle n'est pas prévisible, elle n'est pas rationnelle, elle n'est pas modélisable. Et en plus, quasiment personne ne « la » connaît. Elle n’a pas de représentant, pas de lobby pour la représenter dans sa globalité. Et pourtant elle a toujours été stratégique.

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13/10/2013

Nous échouerons probablement à faire muter notre système de mobilité

 

Tant de promesses annoncées, tant de ruptures attendues (lire l'article sur les ruptures par Mc Kinsey), tant de changements étudiés et planifiés, pourtant ne restent que congestions, temps perdus, pollutions et gigantesques consommations de matières et d'énergies. Rien ne montre aujourd'hui que nous (écosystème) avons compris les enjeux, les menaces, et l'intégralité du système qu'il faut traiter, avons perçu l'obligation de se former pour piloter les mutations. Nous sommes figés dans un système de mobilité vieux d'un siècle conçu pour aménager des territoires « vides » avec des ressources illimitées, pas pour maximiser l'usage de ces dernières et offrir de nouvelles expériences de mobilité, de rencontres, ou de travail (lire l'article sur le paradoxe simplification pour l'utilisateur, complexification pour l'opérateur).

Mais plus que tout, nous sommes incapables de partager une, ou plusieurs, vision du futur crédible et souhaitable. La vision d'un constructeur, n'est pas celle d'une autorité organisatrice ou d'un opérateur de transport en commun, il n'y a pas de processus pour construire des visions collectives. Comme l'indique Jean-pierre Dupuy (lire l'article sur le catastrophisme éclairé), cette incapacité a pour conséquence de ne pas engager une dynamique créatrice permettant de faire réaliser ce futur, aujourd'hui virtuel. Selon la théorie du "catastrophisme éclairé", il faut être sûr d'aller à la catastrophe pour pouvoir l'éviter. Pour le moment, tout indique que le "Bootstrap" n'aura pas lieu. 

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26/09/2013

Quel est l'objet lien de votre projet : la peur, la proie ou l'Art ?

La description d’un projet « innovant » est toujours révélatrice des dynamiques mises en œuvre par les partenaires, et en général des finalités réelles de cette innovation. Est-ce que le projet est engagé en réaction à des projets concurrents réels ou supposés ? ou encore pour éviter que d’autres ne le fassent avant vous ? ou bien pour améliorer une version précédente ? pour répondre à de nouvelles normes ? Dans ces cas-là, ce qui fédère ce collectif est la peur : de perdre un marché ou une rente. Dans le domaine de l’intelligence collective, cet « agent » fédérateur s’appelle « l’objet lien ». L'action de chacun des membres se construit autour et/ou avec "un objet commun" (physique ou symbolique) qui va servir de catalyseur et de support pendant le projet. La peur est un objet lien bien connu, souvent utilisé, mais conduisant à de très faibles innovations de rupture.

Il existe deux autres objets liens pour rassembler des collectifs. Le second est la nomination d’une cible connue et partagée, comme une proie que l’on chasse. Ce processus est généralement utilisé pour des démarches d’acquisition d’entreprise, ou encore des cartels qui verrouillent un marché. Le troisième nous intéresse plus particulièrement car il met en œuvre des dynamiques très différentes, il s’agit de l’Art. Cet objet lien vise à fédérer les acteurs d’un projet autour du rêve d’humanité qu’il génère. Les dynamiques mises en œuvre et les capacités d’innovation sont d’un autre niveau puisque les partenaires ne sont pas en réaction, mais uniquement en création. Tous les sens du collectif peuvent être utilisés, toutes les richesses peuvent être identifiées et engagées dans l’action. L’objectif de ce type de projet s’exprime très différemment, sur le fond et sur la forme, que les deux précédents. Les produits/services qui en découlent sont en général totalement nouveaux, et compatibles avec les dynamiques déjà abordées sur ce blog : incarner des rêves et des objectifs de changement ambitieux, anticiper les mutations des frontières producteur/consommateur, s’engager sans tarder vers la transparence totale sur le produit et leurs impacts pour tous les acteurs, identifier les leaders d’opinion et les créateurs externes pour les impliquer en les récompensant.

Il n’est pas étonnant si Steve Jobs indique : « La technologie seule n’est pas suffisante. C’est quand la technologie épouse les arts libéraux et les humanités qu’elle parvient à faire chanter nos cœurs ».

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23/09/2013

"L'être et l'écran", ou la philosophie de la révolution numérique

La thèse de Stéphane Vial rassemble des points essentiels à connaître concernant la révolution numérique, son livre "l'être et l'écran" vient de paraître. La MétaNote N°17 "La révolution numérique et la fin de l'automobile" propose une déclinaison concrète des conséquences de cette 3ème technique dominante dans le domaine des transports.

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L'aura numérique, proposée par Daniel Kaplan, des objets ne se questionne plus. Il se constate. Et ce n'est qu'un début. Tous les produits industriels issus de la 2ème technique dominante, celle de l'acier et du charbon, se numérisent. D'abord l'électronique est ajouté, puis des interfaces, puis des écrans, puis le numérique renverse le design et devient le point d'entrée. Les promesses du numérique sont nombreuses; certaines n'ont pas eu lieu, d'autres, inattendues, nous bouleversent. La FING les étudie pour mieux s'en imprégner.

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16/09/2013

Partenariat Renault - Bolloré incarne la mutation décrite en 2009, MétaNote N°0

Le dernier Communiqué de Presse du Groupe Renault est repris, il décrit les trois principaux points qui seront travaillés avec Bolloré. Nous retrouvons les principaux points proposés dans la première MétaNote N°0 rédigée en 2009 (4 ans déjà). En résumé, mutation de la valeur vers l'économie de la fonctionnalité incarnée dans des services de mobilité, d'abord urbain (point 1). Puis viennent les développements de véhicules conçus pour être exploiter dans des services (point 3), ces véhicules ne seront pas vendus aux conducteurs, ils seront exploités par un opérateur. Etant exploités, le cahier des charges peut être totalement revu (3 places, très léger). Un article au titre évocateur rédigé en 2010 illustre cela : Qui sera capable de faire un GMP de 20 k au meilleur prix ? Déjà 20 kW ...

Le véhicule autonome (niveau 4, lire l'article Robotisation, automatisation des véhicules en 2020) fixe un objectif possible. La robotisation ne fait que commencer pour améliorer la rentabilité des services. 

Cette mutation s'observe tous les jours (voir toutes les MétaNotes). A une rupture attendue sur des technologies de propulsion se substitue une mutation servicielle des usages accélérée par l'introduction d'un nouveau liant simplificateur : le numérique. Grâce à cette mutation servicielle, de nouvelles énergies, dont l'électricité, deviennent possibles. Quelle sera la place des industriels automobiles historiques dans les futures chaînes de valeur ?

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09/09/2013

Robotisation, automatisation des véhicules en 2020. Qui sera le Patagonia de l'automobile ?

Patagonia expérimente le futur de l'automobile (lire les MétaNotes N°14 L'avenir de l'automobile). La marque propose à ses clients de moins consommer, de moins acheter ses produits, de les réparer, de les échanger.   

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Pur marketing pour certains, tout simplement une question de survie pour d'autres. Ayant compris que rapidement, l'entreprise devra s'organiser pour proposer des produits "beauxbons et vrais" (lire l'origine du concept), Patagonia préfigure sans doute l'avenir du commerce de biens industriels. avec l'arrivée promise de nouveaux types de véhicules autonomes, les chaînes de valeur des mobilités vont être bouleversées ouvrant d'immenses opportunités et de grands risques.

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22/08/2013

Les technologies de surveillance vont structurer nos pratiques de mobilités

L'étape N°2 s'enclenche déjà. Après avoir permis de créer de nouveaux usages de l'automobile comme l'autopartage, le covoiturage, le taxi partagé, ... , le numérique est en train de les fusionner pour proposer Carjump en Allemagne ou Carsonar en France. Ces "moteurs de recherche d'automobiles partagées" vont devenir rapidement des moteurs de recherche de mobilité. L'iMaaS (lire Et si c'est les jeux étaient déjà faits ? l'iMaaS arrive) est finalement déjà là.

CarJump agrège déjà les offres de Car2Go, DriveNow et Multicity. Il se place "au dessus" de Daimler, BMW et Citroën. Rajouter tous les autres modes, et CarJump devient votre fournisseur de mobilité. Votre perception du réel et vos pratiques de mobilités sont alors bouleversées par ce dispositif. Pratiquer la mobilité avec CarJump et votre matrice ontophanique (lire la MétaNote 17 la révolution numérique et la fin de l'automobile) n'est assurement pas celle de vos parents.

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20/08/2013

MétaNote 17 - La révolution numérique et la fin de l'automobile

De nombreux articles de ce blog ont déjà présenté les conséquences visibles liées aux développements des techniques numériques, tant au niveau de l'offre de transports (de nouveaux services de mobilités, de nouvelles informations multimodales, ...) qu'au niveau de notre connaissance de la demande (utilisation des traces numériques, nouvelles formes d'enquêtes ménages déplacements, participation des usagers à la création de données, ...). Ces évolutions du "premier niveau" bouleversent déjà un écosystème entier tant les modèles d'affaires, les positions client/vendeur, les expériences de mobilité sont modifiées en profondeur. Des acteurs et des techniques d'une dizaine d'années à peine bousculent des chaînes de valeur établies.

Pourtant le numérique va nous faire vivre une mutation encore plus grande, plus profonde. Michel Serres nous aide en apportant un regard précieux issu de notre Histoire. Il avait dès les années 1960 décrit ce que nous sommes en train de vivre. Après l'invention de l'écriture puis de l'imprimerie, le monde numérique est bien la 3ème évolution de notre espèce. Ni plus ni moins que de nouvelles façons de voir le monde, de voir nos territoires, de nous voir nous-mêmes. De nouvelles formes de conscience de notre être, de notre physique, de notre espèce. 

La structure de la révolution numérique

La thèse de Stéphane Vial, la structure de la révolution numérique, raconte tout cela. Elle se parcourt comme arriveront les prochaines mutations : vite. D'autres, comme Jean-françois Noubel, Pierre Lévy ou encore Theilard de Chardin ont construit des pédogogies de ces phénomènes. Tous arrivent à la même conclusion. La noosphère se crée, vieille de quelques années, elle commence déjà à modifier nos représentations du réel, du virtuel, de nous-mêmes, et finalement nos modes de pensées. Ces évolutions inédites vont bien sûr impactées (elles impactent déjà) nos mobilités, nos perceptions des territoires, nos modes de consommation, nos outils de production industriels. Plongeons dans ce "nouveau"monde qui est.

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18/07/2013

Et si les jeux étaient déjà faits ? l'iMaaS va s'imposer.

IMaaS
D'ici la fin de l'année, une société vieille de quelques années va permettre de transporter autant de personnes que l'Eurostar. Déjà, les 26000 voitures partagées en France placent la moitié de la population à moins de 15 minutes à pied d'un véhicule partagé, utilisable, simplement, aujourd'hui. D'ici quelques mois le gouvernement chinois pourrait annoncer dans les 8 principales villes des mesures de restriction visant à limiter l'usage et probablement l'achat de voiture. L'Oregon (USA) invente cet été une nouvelle fiscalité du transport basée sur une facturation à l'usage, ouvrant des innovations politiques et, en conséquence, des modifications profondes dans l'usage de la voiture. Tous les jours, profitant des progrès fulgurant des technologies numériques, de la créativité de la multitude, se créent de nouvelles applications simplifiant, regroupant, agrégeant des solutions de mobilité plus simples, plus fonctionnelles et demain plus agréables. Enfin Aetna, compagnie d'assurance, lance une première application traçant votre activité physique pour bénéficier de réduction sur votre mutuelle de santé.

Pris individuellement ces exemples intéressent, mais ils restent des signaux faibles.

Considérés ensemble, et en se plaçant du point de vue des citoyens, ils dessinent clairement de nouvelles mobilités/immobilité, de nouvelles contraintes, de nouveaux comportements, de nouvelles relations à l'automobile, de nouvelles expériences utilisateurs, de nouveaux imaginaires.

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10/07/2013

Light foot print strategy

L’article de Charles Edouard Bouée, membre du comité executif du cabinet Roland Berger dans les Echos, est intéressant. Il développe une analogie entre la stratégie militaire américaine et l’entreprise de demain. Reprenant l’idée que les militaires préfigurent les organisations du futur (voir et revoir sur ce point les nombreux éléments de Transit City). Tentons d’appliquer ces tendances aux domaines des mobilités et entreprises de transports.

Les qualifications retenues pour cet avenir sont VICA : Volatil, Incertain, Complexe et Ambigu. Ces notions ont été mentionnées à plusieurs reprises dans ce blog (lire notamment la MétaNote 11 Introduction à la pensée complexe). Devant ces éléments, la stratégie retenue se résume par « light foot print » : augmenter son agilité, sa capacité d’adaptation à des futurs inconnus, sa rapidité d’apprentissage de nouvelles techniques et nouveaux environnements, se former en permanence. La MétaNote 1 proposait 7 principes pour survivre aux crises. Tous les contraires des guerres d’hier fondées sur des structures de commandement et des moyens lourds. Ainsi la légèreté devient la principale caractéristique, et l’empreinte le symbole.

Concrètement, cette stratégie  se traduit par trois actions : Drone, Forces spéciales et cyberattaques. Une quatrième élément semble nécessaire : Espion. Comment peut-on traduire ces choix stratégiques dans le monde industriel ?

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05/07/2013

MétaNote 16 - L'avenir du camion

Un parallélépipède rectangle « identique » depuis des décennies, encombrant nos autoroutes lors de nos voyages, telle est la perception générale du camion. Il est proposé ici de renverser la position, de se mettre à la place du constructeur, et de mettre en perspective les évolutions historiques de ce véhicule, puis de tracer sa trajectoire probable.

Avant tout, le chauffeur pense que vous n’avez rien à faire sur une autoroute, son véhicule, « l’autocar des marchandises », est conçu et optimisé pour transporter 25 tonnes de marchandises. La voiture, elle n’est pas efficace avec au mieux 5 litres/100 km pour 1 tonne à 90 km/h, le camion, lui, consomme moins d’un litre/100 km pour 1 tonne. Et si, finalement, la voiture n’avait donc pas sa place sur l’autoroute ?

Malgré les apparences, le camion préfigure l'avenir de l'automobile et des transports en général (lire l'article Truck 2020).

Structurellement cet objet industriel aspire à lui toutes les innovations en matière d'efficacité énergétique, d'optimisation systémique et d'adaptation "retardée" à tous les contextes pour maximiser sa productivité. Géré par des professionnels, acheté par des professionnels, conduit par des professionnels, il va poursuivre les mêmes tendances historiques : excellence énergétique, hyperspécialisation aux besoins des utilisateurs, intégration dans un système logistique complexe. Puis il va franchir un cap majeur dans probablement moins de 10 ans : la transparence totale des émissions polluantes et émissions de GES. Ce sera le premier véhicule qui communiquera ses émissions en temps réel à ces clients, aux collectivités, et aux marchandises livrées elle-même. Même si les critères énergie/environnement ne sont qu'une partie des éléments guidant le choix d'un produit ou d'un service, ne pas les afficher ne sera pas accepté par les clients. Avec l'Internet des Objets (lire l'étude du Commissariat à la stratégie et la prospective, La dynamique d'Internet - Prospective 2030), le camion n'a pas fini d'être à l'avant garde des transports.

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27/06/2013

Intelligence Collective dans nos comportements, nos organisations - Forum des Innovations @ademe

Plusieurs articles ont abordé l'importance d'analyser nos modes de fonctionnement collectifs, notre "intelligence collective" (lire l'article Transports & Mobilités, quelles sont les richesses dont il faut maximiser l'usage).

Jean-François NOUBEL est chercheur et fondateur du CIRI (Collective Intelligence Research Institut). Nous avions eu un entretien pour aborder plusieurs notions, dont celle l'holoptisme (écouter l'entretien avec Jean-François Noubel). Merci jean-françois !


Table ronde n°3 - Introduction - Intelligence... par ADEME

18/06/2013

Google achète Waze, sans doute une évolution majeure dans le domaine des transports

Identifié en 2010 sur ce blog (lire l'article Waze arrive en France), Waze (lien vers l’application) appartient maintenant à Google. Ce premier, et pour le moment unique, réseau social dédié aux transports utilise tous les leviers du numérique : géolocalisation, participation des usagers pour remonter des données de trafic (d’incidents, de prix des carburant, etc...) et donc capacité à faire travailler environ 10% des utilisateurs pour créer des connaissances uniques, dynamiques et à jour.  

Les synergies entre ces 2 sociétés sont nombreuses et puissantes. Waze préfigure l'indexation du monde physique, la publicité géolocalisée, et finalement la recherche en mobilité de Google. Waze intègre également une monnaie permettant de récompenser les usagers actifs et de mieux se représenter simultanément "soi" et le collectif.

“Whenever you’re going onto the web, you start with a search bar,” he said. “Wherever you’re going in the real world, you’re going to start with Waze.”

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06/06/2013

Simplification pour l’usager et complexification pour la plateforme, Qui est prêt pour augmenter le niveau de complexité ?

Bolloré implante AutoLib à Lyon et à Bordeaux, Mobizen et ADA s’associent pour marier location et autopartage, Blablacar vise 5 millions d’inscrit d’ici 2015 et TaxiBeat (merci à Bruno Marzloff) réinvente le taxi. De nouveaux services de mobilité hybrides apparaissent. Et ce n’est qu’un début. Ce n’est que l’écume d’une vague. Tout simplement parce que le numérique transforme des contraintes en innovations (TaxiBeat nous vient d’Athènes…), les transfère tout de suite partout (instantanéité et réplicabilité), et les ajuste aux besoins locaux (malléabilité du numérique). Tout simplement parce que les citoyens expérimentent de plus en plus de solutions alternatives de mobilités, d’autres façons d’utiliser le même objet historique (sans attendre aucune innovation) pour contourner les contraintes, pour augmenter leur pouvoir d’achat. Progressivement et de façon cumulative, d’autres mobilités et
d’autres usages de l’automobile se développent.

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