Un parallélépipède rectangle « identique » depuis des
décennies, encombrant nos autoroutes lors de nos voyages, telle est la
perception générale du camion. Il est proposé ici de renverser la position, de
se mettre à la place du constructeur, et de mettre en perspective les évolutions
historiques de ce véhicule, puis de tracer sa trajectoire probable.
Avant tout, le chauffeur pense que vous n’avez rien à faire sur
une autoroute, son véhicule, « l’autocar des marchandises », est
conçu et optimisé pour transporter 25 tonnes de marchandises. La voiture, elle
n’est pas efficace avec au mieux 5 litres/100 km pour 1 tonne à 90 km/h, le
camion, lui, consomme moins d’un litre/100 km pour 1 tonne. Et si, finalement, la
voiture n’avait donc pas sa place sur l’autoroute ?
Malgré les apparences, le camion préfigure l'avenir de
l'automobile et des transports en général (lire l'article Truck
2020).
Structurellement cet objet industriel aspire à lui toutes les
innovations en matière d'efficacité énergétique, d'optimisation systémique et
d'adaptation "retardée" à tous les contextes pour maximiser sa
productivité. Géré par des professionnels, acheté par des professionnels,
conduit par des professionnels, il va poursuivre les mêmes tendances
historiques : excellence énergétique, hyperspécialisation aux besoins des
utilisateurs, intégration dans un système logistique complexe. Puis il va
franchir un cap majeur dans probablement moins de 10 ans : la transparence
totale des émissions polluantes et émissions de GES. Ce sera le premier
véhicule qui communiquera ses émissions en temps réel à ces clients, aux
collectivités, et aux marchandises livrées elle-même. Même si les critères
énergie/environnement ne sont qu'une partie des éléments guidant le choix d'un
produit ou d'un service, ne pas les afficher ne sera pas accepté par les
clients. Avec l'Internet des Objets (lire l'étude du Commissariat à la
stratégie et la prospective, La
dynamique d'Internet - Prospective 2030), le camion n'a pas fini d'être à
l'avant garde des transports.