Nous échouerons probablement à faire muter notre système de mobilité
Tant de promesses annoncées, tant de ruptures attendues (lire l'article sur les ruptures par Mc Kinsey), tant de changements étudiés et planifiés, pourtant ne restent que congestions, temps perdus, pollutions et gigantesques consommations de matières et d'énergies. Rien ne montre aujourd'hui que nous (écosystème) avons compris les enjeux, les menaces, et l'intégralité du système qu'il faut traiter, avons perçu l'obligation de se former pour piloter les mutations. Nous sommes figés dans un système de mobilité vieux d'un siècle conçu pour aménager des territoires « vides » avec des ressources illimitées, pas pour maximiser l'usage de ces dernières et offrir de nouvelles expériences de mobilité, de rencontres, ou de travail (lire l'article sur le paradoxe simplification pour l'utilisateur, complexification pour l'opérateur).
Mais plus que tout, nous sommes incapables de partager une, ou plusieurs, vision du futur crédible et souhaitable. La vision d'un constructeur, n'est pas celle d'une autorité organisatrice ou d'un opérateur de transport en commun, il n'y a pas de processus pour construire des visions collectives. Comme l'indique Jean-pierre Dupuy (lire l'article sur le catastrophisme éclairé), cette incapacité a pour conséquence de ne pas engager une dynamique créatrice permettant de faire réaliser ce futur, aujourd'hui virtuel. Selon la théorie du "catastrophisme éclairé", il faut être sûr d'aller à la catastrophe pour pouvoir l'éviter. Pour le moment, tout indique que le "Bootstrap" n'aura pas lieu.
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